Juste une Trace

ACTUS

Pour mieux lire entre les lignes de No Monster

« NO MONSTER » donne son titre au 2ème album de Matthieu Rosso Red Quartet. Cette composition musicale proche des 8 minutes présente deux parties distinctes. Tout commence par un duo planant entre le saxophone de Denis Guivarc’h et la guitare de Matthieu Rosso. Les harmoniques sont délicatement exposées, peut-être pour mieux porter l’ensemble au bord de la saturation. La délicatesse est de mise mais la tension est réelle. Au bout de 2 minutes, une sirène proche d’un bourdonnement nous projette dans la seconde partie de « NO MONSTER ».

Le ciel pourrait s’assombrir mais le riff de guitare dédramatise immédiatement l’ambiance. Puis le saxophone joue la surenchère et prend la main.  Tout commence à s’amplifier. L’orage n’est pas loin. Pourtant, ici et là, le ciel est dégagé. Un double langage pourrait s’installer mais c’est sans compter sur la basse de Jean-Philippe Morel qui remet très vite l’ensemble sur une route commune. L’électronique pourrait facilement mettre tout le monde d’accord et nous propulser jusqu’à la fin mais les instruments reprennent le dessus et nous évite de tomber dans une facilité. Il y a quelque chose de faussement naïf. Ce qui est vraiment étrange, c’est que le riff de guitare nous a maintenant complètement entraîné et nous pouvons quasiment le chantonner, le répéter, le psalmodier… même en son absence.

À partir de cet instant, plusieurs thématiques s’enchaînent avec une grande fluidité, et alternent, ici encore, entre rigueur dans l’écriture, expérimentations harmoniques, et lyrisme exacerbé. Le tout est d’une simplicité évidente et subtile.
Le dialogue entre la guitare et le saxophone peut reprendre. Les notes jaillissent et tentent d’impressionner mais tout est cadré notamment par Rafael Koerner. Il dirige à la batterie. Les solistes  jonglent autour et proposent des figures périlleuses puis se retrouvent sur des passages plus apaisés.

L’album NO MONSTER est disponible ici

Pandora’s box

Avec le titre «PANDORA’S BOX », Matthieu Rosso Red Quartet nous entraîne dans un monde étrange qu’il ne dévoile qu’au fur et à mesure. Pour se jouer de nous et développer notre curiosité, le quartet fait mine de ne pas connaître les lieux. Pourtant, il ne revient jamais sur ses pas. Il avance inéluctablement.

Denis Guivarc’h est nommé éclaireur et envoyé dans ce labyrinthe. La marche s’accélère puis il se met à courir, engage un solo et entraine l’équipe. Matthieu Rosso connaît parfaitement l’endroit qu’il garde secret. Il connaît le moindre recoin de cet espace qu’il a lui-même défini à l’aide d’une rythmique très structurée.  Il ne dévoile pas le chemin mais laisse le saxophone partir à toute allure. La basse tellurique de Jean-Philippe Morel le suit de prêt puis passe devant et dégage encore un peu plus le chemin. Il fonce tout droit et nous mène dans une clairière. C’est là que Matthieu Rosso, à la guitare, prend le relais, en avant. Lentement il présente l’espace, rassure puis s’élance jusqu’ au pied d’une paroi rocheuse qui semble infranchissable. Il fait mine de chercher une issue mais nous le suivons déjà. Rafael Koerner nous montre alors un sentier puis un escalier, des marches dissimulées. L’ascension n’est plus qu’un jeu d’enfant.

Matthieu Rosso Red Quartet nous a fait croire en un lieu. Il a construit un véritable décor en trompe l’œil. Faussement hésitant au début, maintenant nous tournoyons sans retenue. En 10 minutes, avec « PANDORA’S BOX », il a savamment développé notre curiosité. Nous voulons savoir ce qu’il y a derrière cette paroi. Nous sommes plongés au cœur de l’album NO MONSTER.

Jazz ? Rock Expérimental ? Space Rock ? …

L’album NO MONSTER est disponible ici

L’album No Monster de Matthieu Rosso Red Quartet

Le 2ème album de MATTHIEU ROSSO RED QUARTET intitulé « NO MONSTER » a été enregistré par François Gaucher (Studio Alhambra Colbert) et mixé par Philippe Teissier Du Cros (Magic Malik, Steve Coleman…).

Photo par Bryce Davesne
Photo par Bryce Davesne

Le guitariste Matthieu Rosso signe tout le répertoire de son quartet aux accents très électriques et qui surprend par la masse sonore déployée : l’utilisation d’effets électroniques par les musiciens donne l’impression de décupler le son du groupe, de sorte que le « Matthieu Rosso Red Quartet » n’a de « quartet » plus que le nom !
NO MONSTER s’inscrit résolument dans le présent du jazz, notamment grâce aux apports du saxophoniste Denis Guivarc’h, à la basse électrique tellurique de Jean-Philippe Morel, aux qualités de gestion de l’espace du batteur Rafael Koerner et à la grande rigueur dans l’écriture au service du collectif de Matthieu Rosso.

Après quelques touches de rock expérimental ou quelques incursions de rock progressif, la direction du groupe peut tout à coup changer pour laisser place à une écriture rythmique complexe et organique. Les références à Aka Moon ou Steve Coleman sont perceptibles et parfaitement assumées.

Photo par Bryce Davesne
Photo par Bryce Davesne

Dans «Flexible», par exemple, le pattern de guitare est conservé à l’identique durant plusieurs minutes, alors que la rythmique s’amuse à brouiller les pistes et les vitesses. Quant à la ligne de basse, elle évolue progressivement puis explose dans un riff final qui évoque en filigrane un célèbre titre d’un groupe de grunge. Sur «Mass Euphoria», l’improvisation collective disparaît au profit d’une rythmique qui se resserre, qui cadre l’ensemble avec des lignes de basse dans l’extrême grave, grondantes et inquiétantes. L’auditeur s’installe alors dans un groove lancinant, puis un changement de tempo apporte un regain d’énergie et laisse place à une nouvelle improvisation échevelée, entre Steve Coleman et Meshuggah.

MATTHIEU ROSSO RED QUARTET livre avec NO MONSTER une fusion riche et dense, un véritable Objet Sonore Non-Identifié.

NO MONSTER est disponible dans la boutique du label et chez les disquaires à partir du 26 janvier 2015.

POUR ÉCOUTER UN TITRE EXTRAIT DE NO MONSTER

Pour en savoir plus : « Matthieu Rosso, guitariste compositeur »

 

 

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