Voici donc une chanson-dessinée qui reflète avec humour et un certain cynisme le quotidien des voyageurs. Les co-auteurs Jay Ryan et Marie-France Floury décrivent des scènes à l’aide de personnages que l’on pourrait facilement croiser dans les couloirs du métro. La composition plutôt «country» permet de dédramatiser le tout et donne paradoxalement un côté cocasse à la situation mais n’efface en rien la dure réalité vécue par le commun des mortels.
LIGNE 13 (Jay Ryan, Marie-France Floury, Éditions AMOC)
Kamel a franchi les montagnes Kamel a traversé la mer Mais il a vraiment connu la pire des galères Sur la ligne 13, même si c’était pas la grève Sur la ligne 13, il a eu comme un malaise ! Marie Louise a soixante-quinze ans Elle n’a plus que 3 ou 4 dents Si elle veut descendre à Invalides, Il faut qu’elle se speede ! Car sur la ligne13, son dentier, elle l’enlève Sur la ligne 13, fais gaffe à ta prothèse ! Michelle de Saint Germain en Laye Arrive sur Paname par le RER C Mais elle ne rigole pas du tout même si elle s’arrête à Gaité Et sur la ligne 13, elle pourrait écrire une thèse Sur la ligne 13, une thèse vraiment balèze ! Boubakar a dégoté un job Mais le wagon était blindé, il n’a pas pu y monter Alors pour pas être en retard, il a démissionné ! Il fait la manche sur le quai De la ligne 13, c’est la crise et elle te baise Sur la ligne 13, ou tu pousses ou tu crèves ! Marie-France va voir son pote à Saint-Denis Elle connaît le Carrefour Pleyel Mais dans le couloir du métro pas de piano C’est une vraie poubelle ! Sur la ligne 13, entre les canettes de 16 Sur la ligne 13, que des bémols pas de dièses La ligne 13, tu vas l’avoir mauvaise La ligne 13, fais toi une ligne, ça apaise ! La ligne 13, y a comme un truc qui pèse La ligne 13 dis adieu à tes rêves
Vous pouvez dès à présent participer au projet. L’argent collecté servira à réaliser une édition CD de l’album car même si UP THE MISSISSIPPI sera disponible en streaming, c’est tout de même sympathique d’offrir un bel objet plutôt qu’une simple écoute généralement très compressée.
Pour 15 euros, vous aurez 1 exemplaire dédicacé de l’album UP THE MISSISSIPPI (Édition Limitée CD Digipack) et les frais d’envois postaux seront inclus. D’autres possibilités de participer vous sont offertes. Pour 200 euros, par exemple, vous aurez 2 exemplaires dédicacés de l’album UP THE MISSISSIPPI + 2 invitations à un concert organisé à Paris en 2018 + 1 beau tirage (57cm x 85cm sur carton plume 10mm) de « Wall of Leland – Mississippi » la photo d’Edith Gaudy qui illustre cet article (frais d’envois postaux également inclus).
Avec UP THE MISSISSIPPI, Jay nous fait découvrir un monde où la musique est souvent au centre de tout. Il réalise une parfaite synthèse de ses influences et résume en onze titres ce que toutes les personnes qui remontent le fleuve peuvent écouter. Si vous avez déjà fait le voyage, vous revivrez obligatoirement des moments forts. Si vous ne connaissez pas encore, UP THE MISSISSIPPI est une très bonne option pour imaginer et visualiser de nombreuses scènes de vie, des quartiers, des villes et surtout des gens.
« CELLBLOCK C » est une chanson saisissante de Jack Clarck, l’écrivain chauffeur de taxi de Chicago. Elle nous interpelle, nous alarme et nous informe sur les innocents emprisonnés. George Lewis, tout comme Roman Ortez, sont des personnages inventés par Jack Clarck. Mais l’histoire n’est que pure vérité, exprimée avec des mots simples et directs. L’interprétation de Jay and The Cooks et l’ambiance sonore ne sont pas sans rappeler l’atmosphère et la couleur des Lords of The New Church, avec une petite pointe de Johnny Cash. L’auteur se demande comment peut-on rester libre si des innocents sont encore incarcérés. Et selon lui, dans chaque prison il y a des innocents. Des gens qui seront cassés à jamais. Des hommes qui ne seront plus jamais entiers. Pour dénoncer cette situation, il a confié ses paroles et sa musique à Jay and the Cooks. CELLBLOCK C est sur l’album I’M HUNGRY.
Selon une étude du National Registry of exonerations (Registre national des erreurs judiciaires), un projet conjoint de l’Université du Michigan et de l’université Northwestern (Chicago), le nombre d’erreurs judiciaires découvertes par les autorités américaines est toujours en nette augmentation. En 2015, record battu avec 149 disculpés qui ont passé en moyenne 14 ans et demi en prison. Plus de 1500 prisonniers ont été innocentés aux États-Unis au cours des 25 dernières années. Près de 20% des personnes innocentées avaient à l’origine plaidé coupable.
Toujours selon le Registre national des erreurs judiciaires, 56 % des personnes innocentées en 2013 avaient été arrêtées et condamnées à la suite d’un faux témoignage. Les erreurs commises par des témoins oculaires sont à l’origine de 38 % des verdicts de culpabilité aux États-Unis. Dans 46 % des cas d’erreur judiciaire, c’est le travail des policiers qui est en cause même si ce n’est souvent pas le seul facteur.
My name is George Lewis I’m in cellblock C the judge said natural life 1983 an 8 by 12 cell that’s been my home you got my body not my soul
And I will never be whole again.
You said I killed the grocer named Roman Ortez took all his money, shot him in the head but you never explained where all that money went and you never explained those stranger’s fingerprints
And I will never be whole again.
the state had two witnesses who identified me as the man in black they’d seen flee well I cursed that stain for 18 years I cursed the god who put me here
gangsters and sadists they came for me I learned to fight but I learned not to see those screams in the night, I did not hear there’s only one man in prison, there are no friends here
And I will never be whole again.
Along came new fingerprint technology year after year the state denied my pleas finally their own computers forced them to see the real murderer, hell he was in cellblock
I walked out of prison on a cold November day and I discovered that my soul had lost its way I’d held it so close I couldn’t let go I couldn’t love the people that meant the most
And I will never be whole again.
So you the people, you put me here and what kind of lessons did you learn? If there are innocent men imprisoned are you really free? every cellblock holds someone just like me
and we can never be whole again/how about you? and we can never be whole again/can you? and I will never be whole again
Quand il ne prend pas son vélo ou son scooter, à Paris, Jay se déplace en métro. Il connaît parfaitement la ligne 13 et comme tous les voyageurs, il passe toujours trop de temps dans les transports en commun. C’est souvent compliqué pour ceux qui circulent tous les jours ainsi. Alors Jay a pris sa plume et, pour une fois, il a écrit directement un texte en français. Après avoir couché ses idées sur le papier, il appelle le guitariste Paul Péchenart à la rescousse et lui propose d’en faire une chanson : C’EST COMPLIQUÉ.
Paul Péchenart est un membre fondateur des «Dogs». Il manipule les riffs et les phrases inlassablement. Dans les années 80, il jouait aussi avec Jay dans «The Froggies», le groupe de Johan Asherton. Il reprend donc le texte, y met sa patte d’auteur puis donne à l’ensemble une couleur naturellement «rock français» avant de remettre le tout à Jay.
Jay et Paul ont aussi un autre point commun : ils ont tous les deux joué le blues avec Luther Allison. Jay va donner une touche de Rhythm and Blues à la composition. Le processus de création ne s’arrête pas encore là. Les paroles restent en français mais la musique nous emmène indiscutablement aux États-Unis.
Un enregistrement de base (démo) est alors passé à Marco Di Maggio (le directeur artistique et guitariste de tout l’album I’m Hungry). Comme vous le savez peut-être, Marco est nettement influencé par le Rock’n’Roll. Il a joué avec Slim Jim Phantom (Stray Cats), Kevin Smith (Brian Setzer Orchestra) ou encore Albert Lee… et cela s’entend.
Une fois en studio, C’EST COMPLIQUÉ se transforme de nouveau et devient Rockabilly. Jay chante un peu comme Johnny Cash l’aurait fait, avec une touche de Country music.
Finalement, la chanson évolue avec le temps et donne maintenant une bonne idée de tout ce que l’on peut entendre sur les rives du Mississippi, quelque chose de très éloigné du métro parisien pour quelqu’un qui ne comprendrait pas le français.
Kamel a franchi les montagnes Kamel a traversé la mer Mais il a vraiment connu la pire des galères Sur la ligne 13, pourtant c’était pas la grève Sur la ligne 13, il a eu comme un malaise !
Marie Louise a soixante-quinze ans Elle n’a plus que 3 ou 4 dents Si elle veut descendre à Invalides, il faut qu’elle se speede ! Car sur la ligne 13, son dentier, elle l’enlève Sur la ligne 13, fais gaffe à ta prothèse !
Michèle de Saint Germain en Laye Arrive sur Paname par le RER C Mais elle ne rigole pas du tout même si elle s’arrête à Gaité Et sur la ligne 13, elle pourrait écrire une thèse Sur la ligne 13, une thèse vraiment balèze !
Boubakar a dégoté un job Mais le wagon était blindé, il n’a pas pu y monter Alors pour pas être en retard, il a démissionné ! Il fait la manche sur le quai De la ligne 13, c’est la crise et elle te baise, Sur la ligne 13, ou tu pousses ou tu crèves !
Kristina arrive tout droit de Bucarest Elle croit qu’elle aura moins faim à Paris Liberté égalité fraternité elle n’a rien compris Sur la ligne treize, range ta marseillaise Sur la ligne treize, tout ça c’est de la foutaise…
Marie-France va voir son pote à Saint-Denis Elle connaît le Carrefour Pleyel Mais dans le couloir du métro pas de piano, c’est une vraie poubelle ! Sur la ligne 13, oui ne vous déplaise Sur la ligne 13 que des bémols pas de dièses !
Gwenola arrive de sa Bretagne Bienvenue à Montparnasse mais elle a rendez-vous à Liège et elle ne joue pas des coudes elle aura pas de siège ! Sur la ligne 13, entre les canettes de Seize Sur la ligne 13, et les traces de mayonnaise ! La ligne 13, tu vas l’avoir mauvaise La ligne 13, fais toi une ligne, ça apaise ! La ligne 13, y a comme un truc qui pèse La ligne 13 dis adieu à tes rêves
Ligne 13 paroles : Jay Ryan, Marie-France Floury – musique : Jay Ryan – Éditions AMOC