Juste une Trace

dutch oven

Shortnin’Bread, une chanson qui tient au corps

Shortnin’ Bread est un chant traditionnel directement issu des plantations. Alors oui ! C’est une chanson du 19ème siècle qui était notamment interprétée par Lewis «big sweet» Hairston, célèbre joueur de banjo originaire de Virginie.Stay Sick Cramps

maytime-movie-poster-1937-1010267915Le texte date de 1900 et serait du poète James Whitcomb Riley.

Le baryton Lawrence Tibbett l’a enregistré et en aurait fait un hit. Al Jolson tout comme les Andrews Sisters ont aussi enregistré cette chanson. Une autre version de 1937 chantée par Nelson Eddy  figure dans le film Maytime.  Cette chanson est donc un standard, il suffit de l’entendre pour l’avoir dans la tête.
Du reste, même The Cramps en a fait un version garage punk sur l’album Stay Sick enregistré en 1989.

Sur l’album DUTCH OVEN, Jay and The Cooks en a fait une version folk, toujours acoustique, de 3 minutes. Pourtant, on dirait qu’il pétrit la patte inlassablement durant plusieurs heures tout en lui donnant une saveur qui pourrait nous rapprocher, aussi étrange que celui puisse paraître, du Rockabilly.

Finalement, Shortnin’ Bread, c’est aussi une façon de préparer différents pains dans les états du sud, tous plus ou moins gras et lourds, qui nourrissent, qui tiennent au corps.

Marie-France Floury sur DUTCH OVEN

Marie-France Floury a toujours sifflé comme un pinson. Elle fredonne tous les airs qu’elle entend, tous les jours, à toute heure, à toutes les occasions.

Côté musique, elle a gratouillé la guitare, soufflé dans une clarinette et un trombone (pas en même temps), tapé sur une grosse caisse. Depuis le début des années 80, elle joue dans plusieurs fanfares (Traction à vent , Orphéon pêle-mêle, Front Musical d’Intervention…) puis en duo de rue. Aujourd’hui, elle se contente du wash-board et du triangle et chante quand elle peut avec Jay & The Cooks quand ce n’est pas en breton avec les Peder Flac’h En Avel.

Marie France Floury 2

Côté textes, elle apprécie beaucoup la poésie et raconte bien les histoires. Mais elle sait aussi très bien écrire notamment des livres pour les enfants ou des spectacles de marionnettes.
En fait et pour tout vous dire, Marie-France est l’auteur de « Petit Lapin Blanc » mais également d’adaptations et de traduction pour les éditions Gautier-Languereau (la première à publier de la bande dessinée pour enfants avec Bécassine), Hachette ou encore Nathan. Du coup, son nom et sa plume sont aussi associés à Babar, T’Choupi, Franklin, Souricette … à plus de 300 livres publiés.

Jay & MF FlouryMaintenant, on retrouve la patte de Marie-France Floury dans l’album «DUTCH OVEN» de Jay & The Cooks : en plus de faire les chœurs, les paroles et les musiques de «OH !» et « JE T’AIME» sont d’elle. Du reste, elle a déclaré qu’en faisant cet apport, elle venait de réaliser son rêve. Celui d’écrire des chansons. Mais cette fois-ci, par l’entremise de Jay, elle s’adresse aux adultes.

« … L’escalier est trop dur
Bien trop dur à gravir
Et je suis bien trop saoul
Je ne tiens plus debout … »

Installée dans la Bretagne de ses ancêtres, Mari-Frans développe encore son tempérament de feu et sa colonne d’air en chantant en breton avec Magali Roullier, Gwenaëlle Nicolas et Kamilh  Argouarc’h : les Peder flac’h en avel (« quatre filles dans le vent »). Le groupe fait du kan ha diskan (« chant et contre-chant ») dans les fest-noz (« fête de nuit »).
Comme ce n’est pas suffisant, Marie-France fait aussi de la récup-artisane et de la récup-partisane : créations peinture, couture sommaire, détournements poétiques …

Tonight the bottle let me down, un Hit Country par Jay and The Cooks

Le 1er août 1966, le single TONIGHT THE BOTTLE LET ME DOWN sort. Écrit et interprété par Merle Haggard, ce hit atteindra la 3eme place du U.S. Billboard Hot Country Singles et fera connaître l’album Swinging Doors. Il était diffusé sur toutes les radio et c’est sans doute comme cela que Jay, en pleine adolescence, a découvert ce titre.

Merle-Haggard-Discography-Simplified-TD-003-Swinging-DoorsMerle Haggard est d’une génération avant Jay. Ses paroles directes et plus encore sa musique l’influenceront indéniablement. Il a développé le Bakersfield Sound en réaction aux productions trop léchées de Nashville. Ces enregistrements sont plus spontanés, moins formatés. Ses mélodies sont simples. JAY and THE COOKS aime ce son mais propose un cover à la fois grave et guilleret sur DUTCH OVEN.

Au début des années 70, le Grateful Dead reprend sa chanson Mama Tried puis c’est au tour des Flying Burrito Brothers. Joan Baez alors chanteuse activiste reprend « Sing Me Back Home » en pleine guerre du Vietnam même si Merle Haggard attaque les contestataires. Merle Haggard est toujours direct. En 1989, par exemple, il a écrit en plein débat une chanson pour dénoncer le droit de brûler le drapeau et montrer du doigt les hommes politiques que ne respectent pas grand chose ou qui ont la mémoire courte… Sa maison de disques évite de sortir le single. Du coup, il casse le contrat qui le liait avec CBS et signe chez un indépendant en affirmant qu’il n’a jamais été du genre à cirer des pompes et à faire ce qu’on lui dit de faire, « c’est dans ma nature que de me battre avec le système« .

Comme son nom l’indique, la chanson TONIGHT THE BOTTLE LET ME DOWN ne parle pas d’eau. Imaginez-vous sortant d’un bar à l’heure de fermeture… Jay est aussi passé par là.

« Être une Taupe » vs « A Mole In the Ground »

MOLE IN THE GROUND est une chanson folk américaine. Comme de nombreux passionnés, Jay l’a découvert sur l’Anthology of American Folk Music d’Harry Smith. Un monument publié par Folkways Records en 1952. L’enregistrement qui a rendu célèbre cette chanson a été réalisé par Bascom Lamar Lunsford en 1928 sous les titre « I Wish I Was a Mole In the Ground » (J’aurais voulu être une taupe).

Cette chanson glace le sang car elle sous-entend de nombreuses choses, y compris « je voudrais bien être 6 pieds sous terre »… Elle nous plonge au coeur des Appalaches, en Caroline du Nord, au Kentucky ou au Tennessee, peut-être le long de la Blue Ridge Parkway ou plutôt dans la Pigeon River Valley.
Derrière un calme apparent, une tension est perceptible dans la voix de Jay. Cette tension est amplifiée par la voix de la chanteuse bretonne Marie-France Floury. Elle lui donne un petit côté celte. Mais comme la plupart des titres de
Dutch Oven, la simplicité et l’authenticité priment.

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photographie : Edith Gaudy

Selon les interprétations, les artistes peuvent donner le sens qu’ils souhaitent aux mots. Et les auditeurs en font de même. C’est l’histoire d’une évasion d’un pénitencier pour certains… Pour d’autres, la vie est une prison et il faut la détruire… Finalement, peut-être que pour JAY & THE COOKS, nous sommes mortels et nous essayons tout bonnement de survivre ?

Les paroles semblent mystérieuses. Mais en fait, il s’agit peut être d’une chanson sur le travail au fond d’une mine, un travail qui détruit, puis une révolte latente et simultanément, une sorte de résignation… de la frustration.

Dead Flowers des Stones par Jay & The Cooks

dead FlowersLP 3Jay a toujours adoré les chansons country rock des Rolling Stones. Pour lui, ces british ont réellement apporté un sang neuf à la country music notamment avec Honky Tonk Woman et Far Away Eyes.

Sur Dutch Oven, Jay & The Cooks interprète une nouvelle version de DEAD FLOWERS. Une superbe chanson bien sombre et même assez glauque écrite par Keith Richards et Mick Jagger enregistrée à partir de décembre 1969 à l’Olympic Studios et qui figure sur Sticky Fingers.
Sticky Fingers est le premier album produit par les Stones sur leur propre label (Rolling Stones Records) après la période Decca et publié en avril 1971.

La version de Jay & The Cooks sonne assez country-folk, un peu « roots », et pourrait même nous faire croire qu’il s’agit en fait d’une chanson traditionnelle du Kentucky. Malgré la dureté du texte, elle provoque une sorte d’apaisement. Elle est tout aussi résignée que l’originale des Stones mais avec un petit yodel imaginaire encourageant. Un pont entre les Rolling Stones et Jimmie Rodgers. Sans doute un sentiment issu de l’arrangement guitare-mandoline-banjo combiné aux choeurs quasi- optimistes qui soutiennent les intonations nostalgiques de Jay.

Goodnight Irene, un standard folk américain par JAY & THE COOKS

La première version de ce standard folk américain que Jay a entendu était celle que Ry Cooder a enregistré en 1976 pour l’album « Chicken Skin Music ». Si Jay se souvient bien, il la jouait dans un style tex mex.

C’est bien sûr Lead Belly qui l’a rendue célèbre en étant le premier à l’enregistrer en 1932 ou 1933. La chanson est co-signée par John Lomax, le pionnier des musiques traditionnelles nord-américaines (tout comme le sera un peu plus tard son fils Alan). En fait, il n’est pas certain que Lead Belly et John Lomax soient les véritables créateurs de cette chanson… Par contre, ils sont les premiers à avoir effectué un dépôt à la librairie du Congrés…

Il s’agit peut-être d’une appropriation d’une oeuvre du domaine public ou d’un autre auteur moins efficace. Une œuvre de Gussie Davis qui date de 1886 ressemblerait étrangement à « Irene », « Goodnight Irene » ou « Irene Goodnight ».

Évidemment, par curiosité, si vous avez des infos à ce sujet, n’hésitez pas à nous les communiquer. Sur l’album Dutch Oven de Jay & The Cooks et pour éviter tous soucis juridiques, nous avons choisi d’attribuer les droits à Huddie Ledbetter (dit Lead Belly) et John Lomax tout comme Eric Clapton l’a fait après nous pour son album « Old Sock ». Dans tous les cas, Lead Belly est génial ! Pour en savoir un peu plus sur lui et sa fondation.

Jay a dédié cette chanson aux enfants de Paul et Edith. Il l’a chantée notamment pour Irène (leur fille) lors du barbecue de départ, quand ils ont quitté la France. C’est en regardant la vidéo amateur de ce bon moment musical entre amis qu’est née l’envie de faire Dutch Oven.

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