UP THE MISSISSIPPI est une création musicale de Jay and The Cooks. Au rythme du Blues, du Rock, de la Country, du Cajun, de la Folk, nous remontons le Mississippi.
L’album sort le 14 septembre 2018 mais est disponible en avant-première et en exclusivité sur le site Juste Une Trace. Il présente un véritable panorama sur les musiques nord-américaines avec des compositions majoritairement originales. En spectacle, Up The Mississippi est agrémenté de photographies, de vidéos et de lectures d’auteurs emblématiques.
Entretien avec Jay Ryan sur les origines du projet
Quand j’étais ado, je jouais du trombone dans un orchestre du Michigan, celui de l’école d’Algonac. En 1966, nous avons été invités à jouer avec notre Marching Band dans la grande parade de Chicago qui réunissait les meilleurs orchestres de la région.
J’ignorais que Muddy Waters jouait ce même soir dans un club du South Side. Je ne savais même pas qu’il existait !

Plus tard, avec ma famille, nous avons emménagé à Elkhart dans l’Indiana. J’étais encore plus proche de Chicago mais je n’avais toujours pas entendu le moindre morceau de Muddy Waters !
À 19 ans, quand j’ai finalement eu un de ses disques entre les mains, ma vie a changé.
En 1975, je vivais à Austin, au Texas. Là-bas, on pouvait entendre toutes sortes de musique. Au club Armadillo, on pouvait voir et écouter tous les groupes imaginables. Il y avait Commander Cody and His Lost Planet Airmen qui jouait du rockabilly, d’autres de la country et même des chansons de camionneurs … The Fabulous Thunderbirds jouaient du blues, Clifton Chenier venu de Louisiane jouait du Zydeco tous les mois à l’Antone’s Club… Toutes ces musiques trouvaient leurs racines au bord du Mississippi.
De la Nouvelle-Orléans jusqu’au Delta, en passant par Memphis, Saint Louis, sur les berges des rivières Ohio et Chicago, partout où l’eau s’écoule, des courants musicaux se forment et nous irriguent. Même Bob Dylan est né dans l’Etat où le Mississippi prend sa source.
En 1998, j’assistais à une conférence du Folk Alliance Music à Memphis. On avait loué une grosse Cadillac et traversé le Mississippi en direction de l’Arkansas. C’est énorme, dangereux. C’est boueux, peuplé essentiellement de pauvres qui vivent le long des rives du fleuve. C’est aussi un des plus étonnants lieux aux États-Unis, une intarissable source d’inspiration pour de nombreux auteurs.
Avec UP THE MISSISSIPPI, je n’essaye pas de reproduire ce qui a déjà été réalisé par les plus grands. La plupart des chansons sont des compositions originales. C’est une démarche personnelle et un hommage à la musique qui m’a influencé tout au long de ma vie.
Nul besoin d’épiloguer. Je ne viens pas du Mississippi, je ne peux ni ne souhaite chanter comme les gars de Clarksville, mais les messages qu’ils ont transmis au monde entier, comme ceux des gens de Memphis ou de Nashville, sont au coeur de ma démarche.
Dans cette création, je voulais aussi donner une bonne place à la littérature. J’ai donc contacté Greil Marcus qui a accepté que j’intègre dans le spectacle des extraits de « Mystery Train ». La Minnesota Historical Society Press a également accepté que j’insère des passages de « A Stretch on the River » de Richard Bissell. Par moments, vous entendrez de courts extraits de « Adventures of Huckleberry Finn » de Mark Twain dans une ambiance sonore traditionnelle et improvisée. Des lectures en français dans les pays francophones et en anglais dans le reste du monde.

Qui pouvait s’attendre à une reprise d’un titre de Tom Waits par Treponem Pal ? Rien que l’idée est surprenante. Pourtant, ici, les différences entre les émotions que les artistes peuvent créer ne sont pas si grandes. Comme Tom Waits, Marco Neves a une voix distincte, abrasive, corrosive et rugueuse à souhait. Comme Tom Waits sait le faire, Treponem Pal réussit à créer une ambiance théâtrale, tout aussi loufoque et proche du burlesque. L’adaptation magistralement orchestrée présente une succession de couches, de couleurs et d’influences. Tout est là ! Tom Waits ne devait pas s’attendre à une nouvelle version de « Way Down In The Hole » après celles réalisées pour le générique de la série télévisée The Wire durant cinq saisons, notamment par Steve Earle, The Blind Boys of Alabama et The Neville Brothers.
La composition est dépouillée, un authentique Blues. Vous savez ! La musique du diable ! Robert Johnson n’est évidemment pas loin. Du reste, il est fort probable que Tom Waits se soit directement inspiré de la légende pour écrire les paroles de Way Down in The Hole. Souvenez-vous ! Robert Johnson a bien croisé le diable à Clarksdale… Nous sommes dans la tradition et la mort mystérieuse de Robert Johnson, comme par hasard à 27 ans, est dans tous les esprits. Tom Waits nous conseille de surveiller nos arrières, de rester dans le droit chemin, de ne pas céder à la tentation, de laisser le diable au fond du trou…









