Juste une Trace

ACTUS

Au hasard d’une rencontre avec Jack Clark

C’est assez inhabituel de s’installer dans un taxi et de trouver un manuscrit sur le siège à côté du conducteur. Ce qui rend le taxi de Jack Clark unique, c’est qu’il est à la fois le chauffeur du véhicule et l’auteur de romans.

Jack Clark est donc chauffeur de taxi à Chicago depuis une trentaine d’années. Il lui arrive aussi de voyager plus loin et de taper la chanson. C’est à Montreuil, lors d’une scène ouverte, que Jay l’a entendu et rencontré.

Jack Clark a publié 3 romans et de nombreux articles dans le Chicago Reader depuis le milieu des années soixante dix. Il a mis de côté le journalisme pour écrire des nouvelles, des séries noires, des romans policiers, et des chansons teintées de blues, de folk et de country. Le Washington Post n’hésite pas à dire de son roman «Nobody’s Angel», que c’est «une pierre précieuse qui ne contient pas de mots inutiles ou de fausses notes».

Au début, Jack Clark vendait directement ses livres «brochés main» à ses passagers… C’est ainsi qu’il en a écoulé plusieurs centaines d’exemplaires avant d’attirer l’attention d’un éditeur.
Au volant de son taxi encore 2 ou 3 jours par semaine, il se nourrit notamment des conversations qu’il engage pour imaginer de nouvelles histoires et écrire.

JAY a toujours était proche de la littérature.  Tout simplement, dans l’album I’M HUNGRY, il chante deux textes inédits de Jack Clark.

Les paroles sont si limpides qu’elles nous plongent en quelques secondes dans une histoire. Pour vous donner une idée, voici un extrait de l’enregistrement et le texte intégral de DRINKING AND THINKING (ABOUT YOU).

You ought to be here by my side
but late one night you suddenly said goodbye
now you’re another man’s wife
and ‘m high as a kite
I’m drinking and thinking about you.

That night on the Gantes Memorial bridge
We danced to a soft summer wind
A tug boat pierced the night
with our very own spotlight
and we twirled from end to end.

New York City after the snow.
We walked those streets until dawn
then we hurried back home
to our cozy warm hotel
and when we woke every last snowflake was gone

There’s night when I wake from a dream
you’re so close I swear I can feel you
I see that wonderful hidden smile
the sparkle in your eyes
but then you fade and I’m alone that’s what’s real.

That night I said the wrong thing
it was like fire poured on gasoline
I didn’t mean it I tried to explain
but yes I’d said it just the same
and you were gone before I could say.

paroles et musique : Jack Clark – Éditions AMOC

DRINKING AND THINKING (ABOUT YOU) et CELLBLOCK C sont sur l’album I’M HUNGRY de Jay And The Cooks disponible dans la boutique

Photo Edith Gaudy
Photo Edith Gaudy

Un bus à prendre

Cette histoire se déroule vers 4 heures du matin au milieu des années 80. Un quart de siècle après, Jay a toujours une image en tête. Celle d’une vingtaine d’hommes qu’il a croisés au petit matin juste après un concert avec le Bruce Koening Band. Il venait de déposer les instruments et les amplis dans un local de banlieue parisienne et retournait sur Paris pour se coucher. En passant devant un arrêt de bus, sous un lampadaire, ces hommes attendaient qu’on les emmène à l’usine. Ils étaient tous d’ailleurs, de loin.

Il paraît que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt… Dans certaines sociétés, le monde appartient à ceux qui ont des employés qui se lèvent tôt. Ils ne voient pas souvent le soleil, le ciel bleu n’existe plus, ils passent à côté de la vie et se demandent ce qu’ils ont raté. L’histoire peut paraître banale mais le sujet encore d’actualité de « 4 in the morning blues » est dramatique. Les paroles de Jay sont directes, un peu amères. Avec des sonorités proches du Rockabilly, Jay y apporte une légèreté, une fausse drôlerie, comme si tout allait de soi, comme si celui qui se couche tard croise normalement celui qui se lève tôt.

Standin’ here at 4 in the morning
Off to work I again
I never asked to be here
now I ‘m never goin home

Sitting here at the bus stop
My lunch pail in my hand
I won’t be back home
Til  After the sun goes down

They say we’re lazy
They say we’re dumb & slow
That we should all go back to Africa
Even as they’re still in their beds

Now my son he’s in prison
Lost his way somehow
He shows no respect
So tell me where did I go wrong

Standin’ here at 4 in the morning
Off to work I go
I never asked to be here
Now I’m  never goin home

My daughter is off to lands unknown
She said I’d lost my say
She said goodbye daddy
See you beyond the Milky Way

Standin’ here at 4 in the morning
Off to work I go
I never asked to be here
Now I’m  never goin home

paroles et musique : Jay Ryan – Éditions AMOC

Photo Edith Gaudy
Photo Edith Gaudy

4 IN THE MORNING est sur l’album I’M HUNGRY de Jay And The Cooks disponible dans la boutique

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Pour découvrir le nouvel album de Four Free

«WISE DOUBTS» est une composition très originale extraite de l’album OFFSHOTS de FOUR FREE, le quartet de Chris Jarrett. Elle se présente en plusieurs parties très distinctes, des genres généralement opposés se complètent et permettent de multiplier les émotions. Nous passons des musiques improvisées à une sorte de menuet contemporain proche d’un hymne, du minimalisme au romantisme, des doutes à la sagesse, dans une seule et même oeuvre. Ici, les frontières n’existent pas. La virtuosité et la variété des ambiances font la richesse de cette pièce maîtresse.

Déroutante d’entrée de jeu, elle nous fait glisser à toute allure dans un free jazz construit. Mais il ne faut pas avoir peur du vide et des précipices. L’équipe est forte. Les musiciens se soutiennent et s’entraînent. C’est un peu comme un échauffement, des étirements et quelques exercices de contorsionnistes avant d’interpréter une partition délicate.

Puis la mélodie culmine et nous comprenons mieux pourquoi les guides nous ont fait passer par des gorges étroites et sur de fines arrêtes avant de nous laisser libres au plus haut sommet, sur un dôme de velours. La roche est pourtant volcanique. Le souvenir d’une chaleur extrême n’est pas loin. C’est à pleins poumons que l’on respire. Avec « WISE DOUBTS », Debussy a rencontré Ornette Coleman, quelque part entre le Jura et les Carpates.

Four Free est un quartet exceptionnel. Chris Jarrett (piano), Adrien Dennefeld (guitare), Jérôme Fohrer (contrebasse) et Pascal Gully (batterie) nous offre une musique écrite, improvisée, emplie de sentiments partagés.

Four Free_1000x480_photo Dorian Rollin
OFFSHOTS est disponible dans la boutique

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Two Slavic Dances by Four Free

«TWO SLAVIC DANCES» est une pièce sensuelle extraite de l’album OFFSHOTS de FOUR FREE, le quartet formé par Chris Jarrett.

Ici, le piano est tout à l’honneur. Cette composition originale est un trompe-l’œil. À la première écoute, vous pourriez vous persuader qu’il s’agit d’une œuvre dérivée d’un illustre compositeur du XIXème Siècle. Avec un peu d’imagination, quelques emprunts aux musiques traditionnelles semblent jaillir. Chris Jarrett est un créateur. Comme Dvořák, il assimile l’esprit de musiques existantes pour créer de toutes pièces un faux folklore.

D’origines slovènes, Chris Jarrett nous présente «deux danses slaves». Comme son titre l’indique, l’œuvre se divise en deux parties distinctes. La première est enjouée, printanière et dansante. La deuxième, nettement plus mélancolique, est peut-être une rêverie teintée de nostalgie.

Cette pièce a quelque chose d’hybride. Le soleil est voilé mais le bonheur n’est jamais loin. Malgré des changements de rythme, l’intensité reste le fruit d’une origine commune.
Nous sommes emportés dans un tourbillon de mélodies avant de trouver la sérénité. Parfaitement intégrée dans l’album OFFSHOTS, «TWO SLAVIC DANCES» est d’une grande maturité. L’œuvre écrite est mise en relief par les improvisations et la liberté affirmée des musiciens.

Avec Chris Jarrett au piano, Adrien Dennefeld à la guitare, Jérôme Fohrer à la contrebasse et Pascal Gully à la batterie, Four Free nous offre une musique raffinée, proche du jazz, intense et faite d’émotions sincères.

Four Free_1000x480_photo Dorian RollinOFFSHOTS est disponible dans la boutique

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In The Pines, In The Pines …

My girl, my girl, don’t lie to me
Tell me where did you sleep last night

In the pines, in the pines
Where the sun don’t ever shine

In The Pines est un grand classique de la chanson folk nord-américaine. D’un auteur anonyme du 19ème siècle, elle a été reprise dans tous les genres par de nombreux artistes.

Photo Edith Gaudy
Photo Edith Gaudy

C’est un peu grâce à Kurt Cobain que la chanson a été exhumée dans les années 90. Nirvana en a fait une version «unplugged» en hommage Lead Belly qui l’avait enregistré lui-même plusieurs fois. Selon les artistes, le titre de la chanson est «In The Pines», «Where Did You Sleep Last Night» ou encore «Black Girl».
In The Pines se transmet d’une génération à l’autre et subie inéluctablement quelques évolutions notamment dans le texte. «Où étais-tu la nuit dernière» devient «Où as-tu dormi», peut-être «Où as-tu couché»… Dans le fond, l’histoire reste dramatique pour tous.
La version de Jay and The Cooks est tout à fait poignante. Grâce à Marco Di Maggio, nous sommes plongés dans un univers à la David Lynch. Horreur et suspense résonnent. Tarantino n’est pas loin non plus.

IN THE PINES est sur l’album I’M HUNGRY de Jay And The Cooks disponible dans la boutique

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Marco Di Maggio
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