Juste une Trace

ACTUS

Les fréquences destructrices de Mass Euphoria

MASS EUPHORIA commence par une improvisation collective qui ne laisse rien présager de la suite, sauf pour celui ou celle qui lira cet article jusqu’au bout, avant d’avoir écouté l’enregistrement sur une plateforme de diffusion en streaming ou, encore mieux, avant d’avoir acheté puis écouté en entier l’album NO MONSTER de Matthieu Rosso Red Quartet !

Matthieu Rosso introduit à la guitare un pattern lancinant mais des aliens semblent brouiller la communication. Votre système de son est peut-être défectueux. Vous avez peut-être été touchés par des fréquences destructrices. En fait, si vous commencez à percevoir un bourdonnement, ne vous inquiétez pas ! Les plus sensibles peuvent décrocher et aller se mettre à l’abri. Les plus curieux peuvent poursuivre l’écoute.
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Après 2 minutes, exposés aux radiations, les plus résistants constateront d’eux-mêmes qu’ils commencent à se balancer. En fait, ils sont hypnotisés. Ils dansent en compagnie d’une basse dans l’extrême grave, grondante et inquiétante, comme celle que Jean-Philippe Morel aime projeter. Si vous souhaitez rester sur ce groove et filer à d’autres occupations, il suffit de faire un «fade out» à la troisième minute du titre. Mais si vous écoutez encore Mass Euphoria, sachez quand même que vous venez d’effectuer tout juste la moitié du chemin.

C’est le moment choisi pour asséner un solo de guitare sur une rythmique presque swing portée par Rafael Koerner. Le repos n’est que de courte durée. La basse réapparaît, encore plus menaçante. Elle est prête à tout balayer sur son passage. Le thème principal surgit enfin puis laisse sa place à un solo très Colemanien de Denis Guivarc’h. Vous trépignez et tout le monde jubile.
Il est grand temps de se quitter. Mass Euphoria semble se désagréger progressivement. Le silence est là. L’album s’achève. Profitez bien de quelques minutes au calme pour mesurer sa portée et sa force.

L’album NO MONTER est disponible ici

Une mauvaise réputation pour Radiosax

En 1952, Georges Brassens écrit et enregistre «La Mauvaise Réputation». Il faudra attendre plusieurs années pour que les radios commencent à diffuser cette chanson. Le texte est subversif …

Arrangée par Zool Fleischer et Philippe Chagne, la version instrumentale de Radiosax est anticonformiste : le bebop s’amuse avec la salsa. L’ambiance est plutôt guillerette. L’écriture est pleine de prouesses. Les 8 musiciens jonglent, se soutiennent, se projettent puis retombent toujours sur leurs pieds.

La danse est possible et toutes les provocations sont autorisées. Les minutes défilent avec une grande fluidité. En un rien de temps le titre se conclut par un solo de batterie de Philippe Soirat pour affirmer, peut-être, comme Brassens, qu’il n’aime pas « la musique qui marche au pas »…

LA MAUVAISE RÉPUTATION par Radiosax est sur l’album « Chansons et Sons d’Anches »

Brassens

Putain de Guerre à Lucerne un vendredi 13 !

« … Dans quel état croyez-vous qu’on commençait une nouvelle putain de journée en première ligne, après avoir passé une nuit de plus au fond d’un abri humide et glacial, vautrés dans de la paille qui tournait en fumier, en compagnie des rats et des poux, dans la puanteur des pets, des pieds et des cadavres qui pourrissaient dehors ? … »

Le spectacle Putain de Guerre ! est à l’affiche du FUMETTO (Internationales Comix-Festival Luzern) vendredi 13 mars 2015 au Muzik Tanz Theatre Südpol.

TARDI et DOMINIQUE GRANGE sont accompagnés par les 5 musiciens d’ACCORDZÉÂM.

Le spectacle que nous produisons est composé de chansons, de lectures et d’images sur la Grande Boucherie de la 1ère Guerre Mondiale.

Dominique Grange chante ses propres textes, « Tu n’en reviendras pas » d’Aragon et Léo Ferré, des textes de Montéhus ou de Sébastien Faure, ceux de combattants anonymes comme « La Chanson de Craonne ».

Tardi pose sa voix avec une conviction sans artifices. Il dit des textes incisifs extraits de « Putain de guerre ! » , album réalisé avec l’historien Jean-Pierre Verney (éditions Casterman). Ses dessins sont projetés sur un grand écran et plongent les spectateurs dans une évocation puissante de la « Der des Ders », 1h30 d’une rare intensité.

Commandez et recevez une ÉDITION LIMITÉE de l’album DES LENDEMAINS QUI SAIGNENT. Vous y retrouverez les premières versions enregistrées des chansons du spectacle Putain de Guerre ! ainsi que des lectures de Tardi réalisées avant qu’il ne monte à son tour sur scène.

Putain de Guerre ! , c’est aussi un site indépendant porté par des hommes et des femmes. Il permet aux visiteurs de témoigner, transmettre des souvenirs de famille, des photos inédites retrouvées dans un grenier ou encore de pousser des coups de gueule pour dire « NON À LA GUERRE ! » par exemple. Ici, nul besoin d’être expert pour s’exprimer sur les horreurs de la guerre.

Duplicity ne fait pas dans la tendresse

L’introduction est totalement libre, un dialogue entre la basse et la batterie s’installe, et progressivement, la guitare et le saxophone s’invitent dans la discussion avec un groove répétitif et entêtant. La basse se fait autoritaire, le saxophone provoque tout le monde et la guitare qui tranche l’espace avec des coups secs et hachurés, est épaulée par un jeu de batterie saccadé.

Photo par Bryce Davesne
Photo par Bryce Davesne

Ici, point de lyrisme et de pathos, la musique est dure, acérée, et les oreilles non averties pourraient s’en trouver désemparées… Le Matthieu Rosso Red Quartet ne fait pas dans la tendresse.

4 étoiles jazz mgazine-jazzman NTout juste récompensé par « 4 étoiles JazzMagazine – JazzMan », l’album NO MONSTER présente «une musique sans concession, brutale et dynamique… elle est touffue, dense et en tension permanente, sans silence, ni lenteur, mais d’une énergie communicative…».

L’album NO MONTER est disponible ici

L’Hymne à l’amour … oui mais …

edith-piaf-Depuis 1950, année de son premier enregistrement, les interprétations se succèdent, en finnois, en russe ou en japonais, les paroles sont traduites « à toutes les langues », sans parler des myriades de versions en français, comprenant ici ou là, des adaptations des fois douteuses… En résumé, même si tout le monde le sait, L’Hymne à l’Amour est un grand classique d’Edith Piaf !

L’Hymne à l’Amour oui !!! Mais ici, dans la version jazzy présentée par Radiosax, vous n’entendrez pas les paroles (sauf si vous les chantonnez). L’Hymne à l’Amour par Radiosax est instrumental (et autorisé) !

Comme le dit Jean-Paul Mallet, l’arrangement, pour les 5 saxophonistes de la formation, « célèbre le bonheur et l’éternité de l’amour ». Voici donc une version « joyeuse et optimiste portée par le rythme de la biguine ».

Ce nouveau regard sur la chanson a été finement imaginé par Franck Steckar. Multi-instrumentiste, il joue avec de nombreux artistes depuis le milieu des années 80 (Nino Ferrer, Gilbert Laffaille…) et réalise des arrangements notamment pour Juliette.

Au fait, pour la petite histoire, en 1961, Marc Steckar (le papa de Franck) était au trombone dans le Big Band de Daniel Janin. L’orchestre jouait à l’Olympia et accompagnait quasiment tous les artistes… dont Edith Piaf.

L’HYMNE À L’AMOUR  par Radiosax est sur l’album « Chansons et Sons d’Anches »

 

Insane Incorporated ou la transmission de pensées entre musiciens

Lorsqu’un musicien improvise, il se lance. Lorsque 4 musiciens improvisent en même temps, ils s’écoutent, se parlent, se renforcent et s’entraînent. Dans le cas présent, les auditeurs sont aussi concernés, jamais perdus, toujours rattrapés.

Insane Incorporated a été totalement improvisé en studio et figure sur l’album NO MONSTER. Les séances se passaient bien. Du coup, Matthieu Rosso Red Quartet en a profité pour s’accorder un moment d’entière liberté. Le résultat révèle tout à fait la force du quartet et souligne clairement les talents des instrumentistes.

Photo par Bryce Davesne
Photo par Bryce Davesne

Insane Incorporated a ensuite été reconstruit lors du montage pour lui donner une nouvelle narration. Tout d’abord, il faut créer une ambiance avec de la matière sonore. Des pointes de musique répétitive préparent le terrain d’une mélodie portée par le saxophone qui devient lui-même répétitif comme pour mieux passer le relais à la guitare puis laisser la main au collectif.

Chaque protagoniste est responsable du déroulement de l’histoire. Chaque décision individuelle participe à la dynamique commune. Vous ne trouverez pas dans Insane Incorporated de lourdes batailles d’ego qui finissent souvent par dérouter voire déranger. Ici, le sens de l’écoute est tel, que chaque changement d’ambiance semble prévu et écrit à l’avance, tant l’entente semble télépathique.
Une délicate basse conclut le titre puis résonne encore en nous malgré le silence présent.

L’album NO MONTER est disponible ici

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