ACTUS
Pandora’s box
Avec le titre «PANDORA’S BOX », Matthieu Rosso Red Quartet nous entraîne dans un monde étrange qu’il ne dévoile qu’au fur et à mesure. Pour se jouer de nous et développer notre curiosité, le quartet fait mine de ne pas connaître les lieux. Pourtant, il ne revient jamais sur ses pas. Il avance inéluctablement.
Denis Guivarc’h est nommé éclaireur et envoyé dans ce labyrinthe. La marche s’accélère puis il se met à courir, engage un solo et entraine l’équipe. Matthieu Rosso connaît parfaitement l’endroit qu’il garde secret. Il connaît le moindre recoin de cet espace qu’il a lui-même défini à l’aide d’une rythmique très structurée. Il ne dévoile pas le chemin mais laisse le saxophone partir à toute allure. La basse tellurique de Jean-Philippe Morel le suit de prêt puis passe devant et dégage encore un peu plus le chemin. Il fonce tout droit et nous mène dans une clairière. C’est là que Matthieu Rosso, à la guitare, prend le relais, en avant. Lentement il présente l’espace, rassure puis s’élance jusqu’ au pied d’une paroi rocheuse qui semble infranchissable. Il fait mine de chercher une issue mais nous le suivons déjà. Rafael Koerner nous montre alors un sentier puis un escalier, des marches dissimulées. L’ascension n’est plus qu’un jeu d’enfant.
Matthieu Rosso Red Quartet nous a fait croire en un lieu. Il a construit un véritable décor en trompe l’œil. Faussement hésitant au début, maintenant nous tournoyons sans retenue. En 10 minutes, avec « PANDORA’S BOX », il a savamment développé notre curiosité. Nous voulons savoir ce qu’il y a derrière cette paroi. Nous sommes plongés au cœur de l’album NO MONSTER.
Jazz ? Rock Expérimental ? Space Rock ? …
L’album NO MONSTER est disponible ici
Huit musiciens sur les ondes de Radiosax
RADIOSAX est une formation qui met le saxophone à l’honneur. Jean-Paul Mallet, Pascal Gaubert et Philippe Chagne en sont les piliers. Pour réaliser l’album «Chansons et Sons d’Anches» (10 des plus grandes mélodies de la chanson française en Jazz), ils ont invité deux autres saxophonistes : Baptiste Herbin et Olivier Defays; et les talentueux Ludovic Allainmat au piano, Gilles Naturel à la contrebasse et Philippe Soirat à la batterie.
Si on s’amuse à cumuler leurs années de pratique instrumentale, le siècle est de loin dépassé. Si on s’amuse aussi à dresser la liste des musiciens qu’ils ont côtoyés, plusieurs milliers d’instrumentistes figureraient. En lisant ce qui suit, vous allez retrouver de nombreux visages, pour certains familiers. Si ce n’est pas le cas, les plus curieux feront des recherches et identifieront de véritables filiations. Finalement, et plus simplement, tous pourront avoir un aperçu de cette somme d’expériences en écoutant des extraits de l’album « Chansons et Sons d’Anches ». Un enregistrement spontané, un concentré de talents au service de la chanson, du jazz, et par extension, de la musique.
Dis-moi avec qui joues-tu ?
Jean-Paul Mallet a joué avec Andy Emler, Patrice Caratini, Peter Gritz, Archie Shepp, Arthur Blythe, Larry Schneider, Marc Steckar, Manuel Villaroel, François Thuillier, Eric Lelann, … Parallèlement au Jazz et aux musiques improvisées, depuis 2005, Jean-Paul Mallet travaille aussi en collaboration avec le conteur Abbi Patrix et le violoniste Jean-François Vrod sur le renouveau du conte musical.
Pascal Gaubert a joué avec Césaria Evora, Sara Lazarus ou encore Spanki Wilson. Membre du nonet d’Hervé Sellin, du quintet et septet de Jean-Loup Longnon, de « L’Organic Jungle » de Stefan Patry, des big band de François Laudet, d’Ernesto Tito Puentes et de Stan Laferrière, il participe aussi à de nombreux enregistrements notamment pour Nino Ferrer, Francis Lalanne, Bernie Bonvoisin, le Grand Orchestre du Splendid.
Philippe Chagne commence sa carrière dans les années 80 avec le grand Podium d’Europe1. Il travaille ensuite avec Jean-Louis Chautemps, Roger Guérin, Claude Bolling, puis Le Grand Orchestre du Splendid. Philippe Chagne se produit aussi avec Nino Ferrer, le sextet d’Eric Lelann, le quintet de Carl Schlosser, puis le Paris Barcelona Swing Connection, le big band de Gérard Badini, Orphéon Celesta, le quintet de Patrick Artero, l’octet de François Biensan et avec Ray Charles, Phil Woods, Johnny Griffin, Frank Wess, Dee Dee Bridgewater, Laurence Allison, Laurent Coq. Il rejoint également le Laurent Mignard Duke Orchestra depuis plus de dix ans.
Baptiste Herbin est une étoile montante du jazz. Nommé dans la catégorie «Révélation» aux Victoires du Jazz 2013, certains n’hésitent pas à en faire l’héritier de Cannonball Adderley et de Kenny Garrett. Il joue avec André Ceccarelli, Sylvain Romano et Pierre De Bethmann, Dimitri Dourantonis, le bigband High Definition de Ron Meza, Marcus Gilmore, Donald Brown, Stéphane Belmondo, Aldo Romano, Enrico Rava, Jean Pierre Como, Roy Hargrove…
Olivier Defays a débuté dans Blues Trottoir à la fin des années 80. Il est toujours passé de la chanson au jazz et vice versae. Il a enregistré et tourné avec Mambomania, Thomas Fersen, Art Mengo, Sanseverino. Il compose pour l’image (longs métrages, téléfilms, documentaires) et le théâtre dont «Fugueuses» avec Line Renaud et Muriel Robin, «Pierre et Fils» avec Pierre Richard et Pierre Palmade. Il joue dans le Big Band de Dany Doriz , Mizikopeî, le Laurent Mignard Duke Orchestra …
Ludovic Allainmat est un jeune pianiste qui a déjà de nombreuses collaborations à son actif. On le retrouve avec des musiciens de sa génération : Baptiste Herbin, Ichiro Onoe, Geoffrey Secco, Guillaume Perez, Mauro Gargano, Alexis Avakian, … mais aussi avec Jean-Loup Longnon, Frank Lacy, François Laudet.
Gilles Naturel enregistre et accompagne à la contrebasse, depuis le milieu des années 80, de nombreux artistes : Ray Briant, Benny Golson, Art Farmer, Johnny Griffin, Didier Lockwood, Francis Lockwood, Michel Legrand, André Céccarelli, Laurent de Wilde, Jeanne Lee, Sarah Lazarus et plusieurs big bands.
Philippe Soirat débute en autodidacte à la batterie et multiplie les concerts et enregistrements depuis le milieu des années 80. Il accompagne notamment Barney Wilen, Lee Konitz, Dee Bridgewater, Lionel et Stéphane Belmondo, Ray Brown, Mark Turner, Phil Woods ou Steve Grossman…
Death by Tounga
Imaginez quelques instants un condensé de Prodigy ou de Meshuggah qui aurait des origines Space Rock à la Hawkwind puis ferait un clin d’oeil à Gong tout en étant porté par les furieux jazzmen de MATTHIEU ROSSO RED QUARTET.
« DEATH BY TOUNGA » est un titre qui débute par un riff très sombre et une guitare acérée avant de laisser place, sans transition, à un thème au accent d’orient qui nous précipite dans un solo de guitare soutenu par une masse d’effets électroniques projetés par le saxophone.
Saxophone et guitare s’affrontent et s’unissent, portés par une rythmique en mouvement. C’est un peu la Guerre du Feu – une évolution inéluctable – le danger – un combat – un duel sans merci. Après tout, ce n’est peut-être pas un hasard si Matthieu Rosso a donné ce titre (« DEATH BY TOUNGA » ) au morceau … Tounga n’était-il pas le guerrier imaginé par Edouard Aidans au début des années 60 ?… un guerrier préhistorique prêt à tuer pour se défendre.
MATTHIEU ROSSO RED QUARTET livre avec l’album NO MONSTER une fusion riche et dense, un véritable Objet Sonore Non-Identifié.
L’album NO MONSTER est disponible ici
Faz en ouverture de l’album
Le premier titre de l’album NO MONSTER de MATTHIEU ROSSO RED QUARTET porte un nom énigmatique : « FAZ ».
Durant sept minutes, les différentes mélodies, faussement simples, s’enchainent, se répondent, passent d’un instrument à un autre, portées par des sortes de «vrilles électroniques», puis laissent la place à des improvisations collectives.
Dans ces improvisations, on retrouve aussi des fragments de mélodies, sans cesse ré-arrangées, comme pour présenter le titre sous des angles différents. Ce procédé rend l’écoute très accessible et annonce la couleur de l’album.
La composition de Matthieu Rosso se termine par un dialogue entre le saxophone et la guitare, lyrique et apaisé.
Les inconditionnels de King Crimson peuvent être comblés car FAZ sonne jazz tout en invitant au Rock Progressif, à la limite du Rock Expérimental.
Pour commander l’album
L’album No Monster de Matthieu Rosso Red Quartet
Le 2ème album de MATTHIEU ROSSO RED QUARTET intitulé « NO MONSTER » a été enregistré par François Gaucher (Studio Alhambra Colbert) et mixé par Philippe Teissier Du Cros (Magic Malik, Steve Coleman…).

Le guitariste Matthieu Rosso signe tout le répertoire de son quartet aux accents très électriques et qui surprend par la masse sonore déployée : l’utilisation d’effets électroniques par les musiciens donne l’impression de décupler le son du groupe, de sorte que le « Matthieu Rosso Red Quartet » n’a de « quartet » plus que le nom !
NO MONSTER s’inscrit résolument dans le présent du jazz, notamment grâce aux apports du saxophoniste Denis Guivarc’h, à la basse électrique tellurique de Jean-Philippe Morel, aux qualités de gestion de l’espace du batteur Rafael Koerner et à la grande rigueur dans l’écriture au service du collectif de Matthieu Rosso.
Après quelques touches de rock expérimental ou quelques incursions de rock progressif, la direction du groupe peut tout à coup changer pour laisser place à une écriture rythmique complexe et organique. Les références à Aka Moon ou Steve Coleman sont perceptibles et parfaitement assumées.

Dans «Flexible», par exemple, le pattern de guitare est conservé à l’identique durant plusieurs minutes, alors que la rythmique s’amuse à brouiller les pistes et les vitesses. Quant à la ligne de basse, elle évolue progressivement puis explose dans un riff final qui évoque en filigrane un célèbre titre d’un groupe de grunge. Sur «Mass Euphoria», l’improvisation collective disparaît au profit d’une rythmique qui se resserre, qui cadre l’ensemble avec des lignes de basse dans l’extrême grave, grondantes et inquiétantes. L’auditeur s’installe alors dans un groove lancinant, puis un changement de tempo apporte un regain d’énergie et laisse place à une nouvelle improvisation échevelée, entre Steve Coleman et Meshuggah.
MATTHIEU ROSSO RED QUARTET livre avec NO MONSTER une fusion riche et dense, un véritable Objet Sonore Non-Identifié.
NO MONSTER est disponible dans la boutique du label et chez les disquaires à partir du 26 janvier 2015.
POUR ÉCOUTER UN TITRE EXTRAIT DE NO MONSTER
Pour en savoir plus : « Matthieu Rosso, guitariste compositeur »