Ça swingue, mais ce n’est pas du swing. Du hard bop alors ? Non, pas vraiment. C’est un jazz sans étiquette particulière, joué chaleureusement par des artistes d’origines variées. Mais soyons clairs, le véritable point fort du sextet, outre sa stabilité et sa rigueur, c’est l’intemporalité du jeu et des thèmes.
Inutile d’être un expert pour apprécier cet album. Et pour les connaisseurs, ils pourront sans doute identifier les subtilités et la richesse des arrangements.
Strange Traffic désagrège les atmosphères puis régénère l’émotion, dans une succession d’expériences auditives ludiques et savoureuses. Si des résonances de Sonic Youth et Radiohead surgissent aux détours de certaines ambiances, les écritures évoquent également la musique de King Crimson, Dave Holland ou encore Dave Douglas.
Album incisif et coloré avec des compositions originales nourries d’énergie live et projetant le jazz en trompe-l’œil. Des chorus lyriques et sans concession, des improvisations collectives endiablées.
Rémo Gary a la plume bien pendue, une vision lucide et généreuse, un sens de l’engagement et de la solidarité. Il tente de remettre l’univers sur ses pieds, pour dénoncer des amnésies et des lâchetés.
Pourtant, joyeusement, il appelle, à défaut de «grand soir», à garder l’espoir, à changer «le petit matin» pour en faire un «mille neuf cent quatre-vingt tout neuf».
On découvre aussi l’intégralité du texte de Richepin «Les Trois Matelots de Groix» dans une interprétation exceptionnelle. Une chanson de 20mn qui contient toute la force de la mer, toute la tragédie de la vie : un moment bouleversant d’une intense émotion.
La basse 6 cordes est à l’honneur.
Des compositions originales, écrites et spontanées, côtoient « Teen Town » de Jaco Pastorius ou encore « Francisca » de Toninho Horta.
Gilles Coquard utilise toutes les facettes de son instrument et provoque simultanément des sonorités reproduites avec des samplers pédaliers. Un album de Basse qui permet de poser un nouveau regard sur l’instrument.
Un déluge de cuivres sur une rythmique endiablée, dans la plus pure tradition fanfaresque ! Alternant standards et compositions originales, le groupe débroussaille plusieurs styles : ska, funk, afro-cubain, disco… Une redoutable machine à groove.
Le groupe aborde ses compositions comme un groupe de scène mort de soif. L’album présente également une version fanfare punk de « Spirits in a material world » (Sting).
Guillaume De Chassy & Daniel Yvinec
Le tout premier album du célèbre duo de Jazz.
À conseiller à toutes les personnes qui pensent que la musique est un voyage spontané.
Cet album intimiste au tirage limité est une rareté. Il présente des échanges entre piano et contrebasse
Une expérience « Electro-Jazz » où s’affirment de grands musiciens. Christophe Gauthier nous livre un album dont la progression musicale décline en tout point l’évolution de la culture du mix en gardant un œil vigilant sur le Jazz-fusion.
Le titre « Heart and soul » est la parfaite démonstration du tube jungle acidifiée. La suite est une fusion plus free des 70’s avec comme instrument central la flûte, dont la parfaite maîtrise engendre de superbes mélodies.
« L’appétit vient en aimant » … Rémo Gary distille un verbe sans concession, aussi précis que dense, aussi émouvant que sensuel. Douze chansons à la plume-stylet, également très soignées au plan musical. Une écriture fluide, joyeuse et gourmande.
L’artiste est polisson, parlant souvent d’une femme, de l’amour. On retrouve aussi Michèle Bernard sur un texte original de Dimey et une dizaine d’instrumentistes acoustiques à la clé.
Nema mélange habilement les goûts et les couleurs, les paysages et les humeurs, le tout en parvenant à un son original et d’une richesse indiscutable : le jazz de Nema n’est pas conventionnel, il est décapant.
L’album comporte des compositions originales dont un hommage à Vincente Asencio, une improvisation à la Led Zeppelin, des boucles minimalistes figuratives… de la création et de la virtuosité dans l’esprit d’un Brad Meldhau ou des Innocent X. « Jazz, flamenca et rock progressif », c’est ainsi que l’on pourrait nommer la musique de NEMA…».
Laurent Mignard Pocket Quartet
Une «pièce» maîtresse impulsive et colorée. Les compositions ne se résument pas à une esthétique, mais véhiculent l’ensemble des styles du jazz : new orleans, swing, be bop, hard bop, free, modal ou ethnique sont autant de leviers que Laurent Mignard revisite pour servir un discours alternant figuration et abstraction.
CHOCTAW SUITE, en pensant à Don Cherry, est un hommage aux indiens d’Amérique du Nord et à leur quête de naturalité. CITY SUITE est une vision de la ville, avec ses moments d’oppression, d’élégance, d’ironie, de séduction ou d’action intense. ALTER EGO SUITE est un clin d’oeil au tandem Don Cherry / Ornette Coleman et de multiples modes d’improvisation.
Le tout premier hommage de Jean-Pierre Derouard à Louis Armstrong. C’est l’amour du jazz authentique sous toutes ses formes. Dans cet album, Jean-Pierre Derouard, trompettiste autodidacte révèle l’intemporalité de Louis Armstrong.
L’artiste dit très modestement qu’il s’agit d’un clin d’oeil à Louis Armstrong, avec sa joie et sa bonhomie, son génie et son swing. Et ça swingue.
Seul album de bandonéon entièrement dédié à la musique de Thelonious Monk : une extraordinaire aventure avec un des maîtres incontestés de l’instrument. Olivier Manoury en solo au bandonéon ou en duo avec Yves Torchinsky et ses puissantes lignes de contrebasse. Attention, il ne s’agit pas d’un album de tango.
Bando Monk est le premier album de bandonéon à s’inscrire pleinement dans la « tradition » du jazz tant pour les thèmes que pour les improvisations.