SPACECRAFT

SPACECRAFT est une création jazz. Il s’agit d’une rencontre entre une section rythmique expérimentée avec Simon Goubert à la batterie et le compositeur Gary Brunton à la contrebasse. Des musiciens qui jouent ensemble depuis plus de trente ans. Ils sont rejoints par trois jeunes musiciens issus des meilleurs conservatoires d’Europe.
Un riche casting de personnalités franco-britanniques avec deux femmes saxophonistes, Emma Rawicz et Léa Ciechelski, qui ont également des origines polonaises et Benjamin Garson, guitariste franco-allemand.

En plus d’évoquer la vitesse et l’aventure, Spacecraft représente l’univers imaginé par Gary Brunton, avec des notes mais aussi avec des silences, de l’inconnu et des improvisations. SPACECRAFT, c’est également de l’Artisanat (Craft) pour désigner un travail hautement spécialisé ou encore la maîtrise instrumentale, acquise grâce au dévouement constant, à la passion et au travail quotidien des musiciens.
Tous développent de propres personnalités musicales. Tous possèdent déjà des sonorités instrumentales uniques et une approche improvisatrice qui leur appartient.

Au saxophone alto, Léa Ciechelski peut évoquer le jeu des deux Coleman, Steve et Ornette. Elle déploie une grande énergie avec une sonorité généreuse et puissante. Et lorsqu’elle prend la flûte, elle offre beaucoup de douceur et d’élégance.
Au saxophone ténor, Emma Rawicz peut aussi rappeler le jeu de Jan Garbarek ou de Michael Brecker, une sonorité très pure et lyrique avec une grande maîtrise de l’aigu.
À la guitare électrique, Benjamin Garson emploie une large palette de sons. Il est très polyvalent et inventif.
Simon Goubert, à la batterie, continue de se jouer de nous. Il est tout à la fois renversant et rassurant, délicat et percutant.
La musique écrite par Gary Brunton pour « Spacecraft » offre un voyage à travers de multiples esthétiques. Avec sa contrebasse, il a le don de trouver le son, l’esprit et la bonne direction. Il laisse à chacun des espaces de liberté, tout en s’appuyant sur les conseils avisés du musicien David Patrois lors des séances d’enregistrement.

L’album Spacecraft, qui dure plus d’une heure, enregistré au Studio Sextan, est divisé en deux. Un vol « aller » intitulé « Outward Bound » et un vol « retour » nommé « Return to Earth ». L’édition CD qui sort le vendredi 13 juin 2025, comporte le voyage complet. En streaming, Outward Bound sort le 13 juin 2025 et Return to Earth est annoncé pour le 12 septembre 2025. Plusieurs étapes ou titres seront disponibles dès le mois de mai et au fur et à mesure du voyage.

L’expédition commence par Lunar Meditation, inspiré par un voyage imaginaire sur la lune. Le décollage s’effectue avec des expérimentations sonores de Benjamin Garson et de Simon Goubert, sur un bourdon à la contrebasse. Une base sonore offre des improvisations à la flûte de Léa Ciechelski, rejointe par le saxophone ténor d’Emma Rawicz. L’équipage est au complet. Un crescendo du quintet lance une mélodie cyclique : le décollage est réussi.
Commence alors Snecklifter. Un terme assez méconnu qui trouve ses origines dans le Yorkshire, au nord de l’Angleterre. Quelqu’un cherche à se faire payer une bière dans un pub. Le père de Gary Brunton utilisait souvent cette expression pour décrire un heureux événement inattendu dans sa journée. Le thème principal se construit sur une ligne de basse envoûtante avec une rythmique binaire. Après une section de transition, nous arrivons sur une grille harmonique, presque sur orbite, dans un esprit Rock anglais.
C’est le bon moment pour lancer So Chavvy, une composition style funk, généralement utilisée en concert pour présenter les membres de l’équipage.
De là-haut, on distingue Three Cliffs Bay, un site d’une grande beauté naturelle au Pays de Galles, sur la péninsule de Gower. Un lieu qui rappelle à Gary Brunton ses années d’étudiant à l’Université de Swansea. Une ballade binaire, la mélodie a été écrite en pensant à la flûte de Léa Ciechelski et en mémoire d’un ami gallois, Jez Rowden, décédé en mars 2024.

Il est temps de ralentir avec A Sign From Within. Cette composition s’inspire du jeu raffiné et explosif de Simon Goubert. Benjamin Garson profite d’un rôle très libre pour jouer des cordes. Le titre fait référence aux signaux que nous ressentons à l’intérieur du corps, une sorte de sixième sens, une énergie positive qui nous pousse à prendre de bonnes décisions dans la vie. Un titre tout naturellement dédié à Jade Brunton.

À des années-lumière, apparaît Take The Rocket, la première composition écrite pour Spacecraft. On retrouve une gamme mineure hongroise, un tihai d’Inde du Nord, des passages en 5/8 et une partie avec tempo enlevé « Time No Changes ». Des solos de contrebasse, sax alto, sax ténor et batterie se succèdent avant le tihai final. Vol « aller » effectué.

Passons maintenant à Return to Earth, le vol « retour ». L’inconnu s’éloigne avec Lost In The Black Fort. Gary Brunton se souvient d’une randonnée angoissante en Irlande sur les Îles d’Aran en 2023. La grille harmonique mineure pour ténor capture une longue marche qui mène nulle part puis se transforme en quelque chose de jouissant, le chemin retrouvé, un funk, un duo sax alto / batterie en 7/4, un petit quelque chose de Fela Kuti et de festif. C’est peut-être l’idée du retour sur terre qui anime autant les musiciens.

Après, arrive Nightcap For Dot, un Blues inspiré de l’univers de Carla Bley et dédié à Dorothy Brunton qui est toujours présente. Une mélodie simple avec un accent country blues mettant en valeur la bonne entente entre la batterie et la contrebasse. En résumé : ça swingue et c’est grisant.

Avec Rising Damp, une improvisation libre des deux saxophonistes nous conduit vers un solo de guitare en mode phrygien et ensuite une improvisation de contrebasse puis une improvisation collective avant d’interpréter le thème central. Clin d’œil à Steve Swallow et la distance parcourue.

Puis c’est au tour de Houston, can you hear me ?, quelqu’un peut-il répondre ? Les commandes ne répondent plus vraiment. Alors pour stabiliser Spacecraft, voici une sorte d’adaptation de « Next Up » enregistré avec Bojan Z et Simon Goubert sur l’album Night Bus. Un blues mineur, tempo soutenu, une invitation lancée à chacun des musiciens pour s’exprimer sur une grille harmonique familière et réconfortante. On entre dans l’atmosphère, tout devient plus familier.

Finalement, SPACECRAFT va atterrir avec Song For Jez. Une ballade composée pour Jez Rowden. Il était passionné de musique. Il possédait une grande ouverture d’esprit, sans limite de style (il a notamment publié des œuvres sur Steely Dan et Aimee Mann). Le voyage s’achève avec une mélodie inspirée de l’univers de Thelonious Monk. De courtes improvisations de chaque musicien pour saluer la terre et l’imaginaire.